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Acquérir une bonne technique en escalade : une question de temps ?

« Acquérir de la technique, ça prend du temps »

« La technique, ça vient avec l’expérience »

 

Pourquoi les grimpeurs ont-ils encore cette croyance très forte en tête ?

Gagner en technique n’est pas qu’une question de temps et je vais t’expliquer pourquoi. 

Petit tour d’horizon des 5 idées reçues sur l’acquisition de la technique en escalade…

 

Idée reçue n° 1 : “ Pour progresser, il faut grimper plus ”

C’est sans doute la croyance la plus solide et la plus inexacte sur la progression en escalade. L’idée se transmet de grimpeur en grimpeur.

On m’a juré une multitude de fois que si je voulais progresser en escalade, il fallait “juste” que je grimpe, que je grimpe et que je grimpe encore.

Ce n’est pas vrai ; en tout cas, pas pour tout le monde. Il existe beaucoup des grimpeurs de grande expérience qui n’ont jamais dépassé le 5b-c.

La quantité de grimpe peut faire partie de la progression et peut t’aider à acquérir une bonne technique d’escalade, mais elle ne doit pas l’emporter sur ta qualité de grimpe.

Le temps passé à pratiquer l’escalade ne te garantira jamais une meilleure technique.

Ni même un meilleur mental.

Penses-y la prochaine fois que tu pratiques l’escalade et prends surtout plaisir à grimper 🙂

 

Idée reçue n°2 : “ Il faut des années pour progresser en escalade et maîtriser la technique ”

Oui, le sujet est vaste et oui, la partie technique en escalade est un gros morceau.

Il existe tellement de configurations possibles… Entre le nombre de prises différentes, de mains, de pieds, de positions, de mouvements, de profils de voies et de grimpeurs, on peut vite s’y perdre et penser que pour tout maîtriser, ça va prendre des années.

Mais quand on y regarde d’un peu plus près, ce n’est pas si compliqué.

La technique fait appel à seulement quelques mécanismes de base au niveau du corps. Je les appelle “les grands principes”.

(et je les présente en détails dans la formation en ligne [Techniques de Grimpe])

Il s’agit de :

  • – position du centre de gravité ;
  • – directionnalité des prises ;
  • – transfert du poids du corps ;
  • – composantes du mouvement fluide et efficace ;
  • – etc…

Si l’on comprend ces bases-là et ce qu’il se passe physiquement dans son corps et comment ça fonctionne, alors, on permet à son cerveau d’assimiler les fondements de l’ensemble des techniques de grimpe.

C’est quand même bien mieux que tout apprendre par cœur, non ?

 

Idée reçue n°3 : “ Rééduquer son corps, ça prend du temps ”

La technique en escalade, en plus d’être un sujet vaste et complexe, c’est complètement contre-intuitif. Je m’explique.

Se concentrer sur la technique pour progresser, en faisant toutes sortes d’exercices d’escalade, implique que tu réapprennes à ton corps à contrer ses réflexes de base pour grimper efficacement. C’est comme une rééducation et dans l’imaginaire collectif, ça prend du temps.

Alors si tu comptes sur le temps ou une rencontre heureuse pour que ton corps comprenne qu’il n’a pas une technique de grimpe efficace, ça peut prendre en effet, des années.

Sinon, tu peux aussi prendre les devants et montrer à ton cerveau qu’il a tort et lui faire comprendre pourquoi.

Pour cela, rien de plus simple : il faut lui faire faire quelques exercices ciblés et il saura agir très vite… Tu verras 🙂

 

Idée reçue n°4 : “La technique en escalade, ça s’apprend sur le tas” 

Aujourd’hui, la plupart des grimpeurs souhaitent faire des progrès en technique en apprenant sur le tas, c’est-à-dire :

  • – en regardant les autres grimper ;
  • – en demandant des conseils ;

Je ne dénigre pas cette méthode. Elle peut marcher et elle contribue au formidable esprit communautaire de notre sport, qui est pour moi l’une des choses les plus importantes dans l’escalade.

Je me permets juste 3 remarques :

1- Cette façon de faire contribue largement à conforter l’idée reçue n° 2 

C’est-à-dire que la progression technique prend du temps. Or, on a vu que c’était plutôt la bonne compréhension des principes de base qui allait t’aider à progresser. En plus, tu n’auras pas toujours quelqu’un à proximité ou disponible pour te montrer les bons exercices ou les bons enchaînements.

2- tu ne peux pas savoir si le grimpeur qui te conseille et qui te regarde a réellement une bonne technique. 

Et si ce n’était pas le cas ?

3- il y a aussi un grand risque pour qu’un conseil de grimpeur arrive au mauvais moment pour toi et que tu apprennes la technique en escalade dans le désordre et de manière anarchique.

Ce qui, en construction de maison par exemple, reviendrait à mettre les fenêtres avant même d’avoir posé les fondations. Il est probable, du coup, que la construction de ta maison prenne plus de temps que prévu, n’est-ce pas ?

C’est la même chose pour l’escalade, il faut faire les choses dans le bon ordre, alors souviens toi :

“ Un bon conseil donné au mauvais moment n’est pas un bon conseil. ”

D’où les limites de s’améliorer en technique en apprenant sur le tas.

 

Idée reçue n°5 : “Le changement, c’est long et difficile ”

C’est une croyance que j’ai eue moi-même pendant des années.

Une croyance profondément ancrée, sans que je puisse vraiment la formuler ou la conscientiser.

Et un jour, j’ai rencontré Jonathan Bel-Legroux. Il m’a dit qu’il était “créateur d’expérience de changement”. L’expression m’a plu et l’idée encore plus.

Jonathan est hypno-praticien et formateur spécialisé dans le sport. Et il est passionnant. 

Et voici ce qu’il pense de notre capacité à changer rapidement :

“ On a l’idée que le changement, c’est long et difficile. ”

Cette idée est largement véhiculée par nos propres expériences émotionnelles, celles que l’on a pu vivre par exemple : changement de classe à l’école, rupture d’un lien affectif, etc.

Derrière le changement, se trouve, en fait, un ensemble de filtres émotionnels. Et qui dit émotionnels, dit “non-rationnels”.

Car si on y réfléchit bien, il nous arrive en permanence de savoir changer vite.

Une décision peut être prise en un claquement de doigts.

Les petites roues du vélo peuvent être enlevées et l’enfant peut librement s’envoler en une après-midi seulement…

“ Nous sommes en tant qu’être humains, des machines à changer. ”

Changer est donc une capacité naturelle du cerveau et de l’humain.

Encore faut-il y croire pour pouvoir ensuite le constater facilement. Et ça vaut aussi bien entendu pour le corps et les progrès techniques en escalade

Mentalement, il s’agit de dépasser ses croyances limitantes du type :

  • “ Je n’arriverai jamais à grimper fluide comme untel… ”
  • “ Je ne pourrai jamais poser mes pieds et leur faire confiance comme untel… ”
  • “ De nature, je ne suis pas souple / pas musclé… ”

 

Changer, c’est commencer par s’autoriser à penser la différence avant d’être et de faire différent.

 

Par exemple, notre corps change de démarche tout seul lorsqu’on change de chaussures, sans que nous ayons besoin d’y penser.

Alors pourquoi est-ce que ce serait différent pour l’escalade ?

Parfois, c’est l’histoire à laquelle on croit qui nous limite plus que l’action en elle-même. Alors dans le doute, autant le tenter, non ?

 

J’espère que cet article t’a plu et t’a donné envie de dire stop aux idées reçues concernant la technique en escalade et tes capacités de progression. Pas besoin forcément de beaucoup de temps pour faire de réels progrès. Il faut plutôt se faire confiance et pratiquer la grimpe en pleine conscience en comprenant les mécanismes corps et cerveau qui constituent les bases de notre pratique sportive.

 

Sur ce, je te souhaite bonne grimpe et bons progrès !

À très vite,

L’équipe GAV 🙂

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