Les méthodes qui marchent !
Aujourd’hui, je vais répondre à Lolo qui me dit :
“ J’aimerais progresser et faire du 6b, mais je n’y arrive pas. Parfois, je régresse et ça me démotive.J’en ai marre ! Que faire ? ”
Quand je lis ta question Lolo, je pense tout de suite à une chose. En escalade, comme pour beaucoup d’autres choses dans la vie : tout est question de motivation. Dans cet article, je vais t’expliquer comment je garde une motivation au top et un plaisir de grimpe toujours intact grâce à deux méthodes, super simples et super efficaces.
SIMPLE = FACILE à mettre en œuvre ⇒ donc EFFICACE
Ces méthodes m’ont été données par un coach sportif professionnel de vingt ans d’expérience. Je te les révèle aujourd’hui.
Alors, prêt pour booster ta motivation et retrouver le plaisir de grimper ?
Méthode n°1 : Fixe toi des objectifs clairs et affichés
Les objectifs et la motivation
Avoir des objectifs clairs est très important pour rester motivé.
Fixe toi un objectif très concret. Par exemple, tu veux faire une grande voie dans les Alpes cet été. Ça, c’est ton objectif !
Un objectif, c’est un but et sans but, pas de motivation. C’est vrai pour l’escalade, mais pas seulement. Se fixer des objectifs précis aide à garder le cap et à ne pas flancher quand la démotivation te guette.
Le pouvoir de l’affichage
Maintenant que tu as ton objectif, tu vas utiliser le pouvoir de l’affichage :
- Tu fais une photo ou tu choisis une image sur ton ordinateur qui représente ta grande voie dans les Alpes de cet été, donc qui représente ton objectif ;
- Tu l’imprimes ;
- Tu l’affiches en grand (ou en petit, peu importe), mais surtout, tu l’affiches dans un endroit que tu vois quotidiennement, toute l’année, en tout cas toute la période qui précède l’objectif.
Ça paraît bête et tout simple et pourtant, c’est hyper puissant.
Pourquoi ? Parce que plus tu es confronté à une notion, plus cette notion va t’amener à faire ce qu’elle représente. Le pouvoir de l’affichage, c’est le principe de la publicité qui est utilisée en marketing depuis la nuit des temps ou presque. Son efficacité n’est plus à prouver. Alors affiche l’objectif que tu t’es fixé et il sera plus facile à tenir, tu verras.
Méthode n°2 : Suis ta progression
La deuxième méthode que je te conseille, Lolo, une fois que tu as fixé ton objectif, c’est de suivre ta progression. C’est crucial de suivre tes progrès en escalade.
Pourquoi ?
Parce que c’est une pulsion de vie très forte. En effet, l’être humain a besoin de se sentir progresser tout au long de sa vie. C’est comme ça, c’est ancré en nous.
Tu dois sentir que tu progresses dans ta vie. Ça peut être, un jour, progresser en escalade ; ça peut être un jour, dans ton boulot ou un autre jour, dans tes relations personnelles. Peu importe. Tous les jours, on a besoin d’apprendre quelque chose.
“ Le sentiment de se voir progresser apporte énormément de motivation. ”
Donc, tu dois faire en sorte de maintenir ce sentiment de progression pour :
Préserver – Renforcer – Booster ta Motivation !
Comment faire ?
1) Fais un graphique de ta progression
Ensuite, tu l’affiches dans un endroit où tu passes plusieurs fois dans la journée ; ton frigo par exemple. Cela te permettra de le visualiser à chaque fois que tu passeras devant.
Au fur et à mesure du temps, tu vas voir l’avancement de tes progrès en escalade et tu vas pouvoir quantifier différentes choses, en fonction de ce que tu souhaites faire :
- les niveaux ;
- les cotations ;
- le nombre de chutes (si tu as peur et que tu veux t’habituer à la chute) ;
- le nombre de tractions ;
- le nombre de pompes ;
- le temps de gainage ;
- le nombre de fois où tu vas à la salle par semaine (si ton objectif est d’aller plus à la salle par ex, tu pourras essayer de te libérer plus de temps dans la semaine…) ;
- le temps que tu passes à la salle ;
- le nombre de fois où tu es sorti en falaise ;
- …
Peu importe, l’important, tu l’as compris, c’est d’avoir un graphique et que tu puisses voir son évolution, si possible au quotidien, et si ce n’est pas possible, de façon hebdomadaire., c’est-à-dire chaque semaine.
2) Célèbre tes petites victoires
Ça va te paraître étrange, Lolo, mais je vais maintenant te parler du concept des chaussettes. C’est un concept qui m’a été expliqué, encore une fois, par un coach sportif qui s’appelle Nicolas Elzéard. Ce monsieur coache des cyclistes, mais il est également papa et dans un sens, il coache aussi son fils :).
Il m’a donc dit :
“ Moi, avec mon fils, je fais quelque chose qui est très important. Quand il range ses chaussettes propres dans son placard, eh bien… Je vais le féliciter. Je sors la cornemuse et je fais : Youhou ! Bravo ! C’est super mon fils, tu as rangé tes chaussettes ”
Ça paraît fou, parce que son épouse lui dit :
“ Mais attends, qu’est-ce que tu fais ? Il a rangé ses chaussettes. C’est normal. On ne va pas le féliciter chaque fois qu’il range ses chaussettes. ”
Si, justement, parce que le petit garçon va tout simplement rattacher le fait de ranger ses chaussettes à un sentiment de : “J’ai bien fait les choses, on me félicite et donc, je suis content.”
C’est le fait de raccrocher ensemble des émotions positives avec quelque chose que l’on peut faire tous les jours de façon habituelle, en tout cas sans se forcer.
Donc, pour toi aussi, ça va marcher pour l’escalade. Chaque fois que tu mets une petite croix dans ton graphique, même si tu n’es pas dans la progression que tu espérais et du moment que ça progresse un petit peu, trouve toi une gratification. Félicite toi. Célèbre chaque petit progrès, chaque petite victoire.
C’est très important parce que :
“ C’est la succession de petites victoires qui fait un grand triomphe ! ”
Bonus (ou méthode n°3) : Utilise le carnet de croix
Qu’est-ce qu’un carnet de croix ?
Cela peut simplement être un petit carnet papier ou une note dans ton smartphone, peu importe. Ce qui est intéressant, c’est d’y consigner tout ce que tu fais en grimpe :
- tes voies ;
- tes réussites ;
- mais également tes échecs…
Pourquoi ?
Parce que, comme je le dis souvent : “on ne voit pas ses propres cheveux pousser.”
Le fait est qu’aujourd’hui, tu es peut-être entrain de travailler un niveau, disons 5c et tu mets trois essais en 5c. Mais peut-être que dans un an, le 5c sera acquis et que tu seras dans le 6a ou 6a+ ou même le 6b.
Imaginons qu’en fin de séance, tu te sentes frustré parce que tu auras essayé trois fois ce 6b et tu ne l’auras pas sorti. Tu vas rentrer chez toi, pas content. Si tu as un carnet de croix qui peut te rappeler qu’il y a encore quelques mois tu galérais dans le 5c, alors tu vas te dire :
“ Ah oui, mais en fait, j’ai progressé. Au lieu de me dire que je suis nul, je devrais juste me dire que je suis hyper fort. ”
Dans la réalité, on oublie facilement le chemin par lequel on est passé et les difficultés que l’on a surmontées pour en arriver là.
Le carnet de croix existe pour te le rappeler et mettre en avant tes progrès en grimpe.
Comment se servir d’un carnet de croix ?
C’est très simple. Grosso modo, c’est un tableau dans lequel tu vas écrire :
- le nom de la voie ;
- la difficulté ;
- les conditions,
- avec qui tu étais ce jour-là ;
- plus un certain nombre d’éléments qui vont te permettre de te rappeler de la voie parce que l’on a tendance à vite oublier ;
- et quelques notes supplémentaires (tes ressentis par ex.).
Donc, par exemple, si c’est en falaise, tu vas noter tes impressions générales. Si c’est en salle, tu vas noter tes impressions, mais peut-être aussi en plus, la couleur, la forme ou la marque des prises.
L’important, c’est d’essayer de trouver des éléments qui te permettent de te souvenir de ta séance d’escalade et ainsi de te sentir progresser.
“ Si tu te sens progresser, alors tu es motivé. ”
Ça y est, Lolo, j’ai terminé. J’espère que ça t’a plu et que ça va te motiver, à l’avenir, dans la pratique de ta grimpe. J’espère surtout que tu vas continuer à progresser et à te faire toujours plus plaisir, parce que ça, c’est mon but ultime, tu le sais.
Fabien 😉
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